Comment mener à bien une reconnaissance visuelle par l’IA en propriété intellectuelle ?

Toujours plus performante, l’Intelligence Artificielle (IA) a de quoi séduire par ses promesses de gain de temps, d’efficacité et de productivité. Elle trouve aujourd’hui de nombreuses applications dans le monde professionnel, notamment dans le domaine de la propriété intellectuelle (PI). Qu’elle soit textuelle (comme ChatGPT) ou visuelle (Google Lens, Yandex, etc.), l’IA impressionne par sa capacité à traiter rapidement des volumes massifs d’informations. La reconnaissance visuelle par l’IA se présente sous différents outils la plupart du temps facile d’accès, qui donnent des résultats rapides — et souvent bluffants. Mais rester à jour et maitriser parfaitement ces outils représente un véritable défi, tant les avancées sont constantes. Aujourd’hui, l’IA a toute sa place dans les recherches en propriété intellectuelle. Alors, comment utiliser au mieux la reconnaissance visuelle par l’IA dans une recherche sur un design ? L’usage de la reconnaissance visuelle par l’IA en PI présente-t-il des failles ? C’est ce que nous tenterons d’éclairer ici.

1. Varier les sources pour une analyse visuelle PI plus complète 

Une couverture partielle 

Lors d’une recherche sur un design, l’objectif est de dresser un panorama le plus complet possible pour vérifier son originalité et anticiper tout risque de litige. Pour cela, l’IA peut sembler un allié précieux. 

Deux types d’outils s’offrent à vous : 

  • Les outils accessibles au grand public (comme Google Lens) qui exploitent les données disponibles en ligne. 
  • Des plateformes spécialisées en PI intégrant l’IA. Elles interrogent notamment les registres de dépôts ou d’autres données (comme Fovea IP, UZ.IP ou Corsearch). 

Cependant, ces outils ne couvrent qu’une partie de ce qui existe et de nombreux designs passent entre les mailles du filet: objets anciens, modèles conservés dans les musées, publications mal indexées… autant de sources invisibles pour les IA. 

Tous les designs ne sont pas déposés, numérisés ni même accessibles sur Internet.  

Multiplier les sources 

Les ressources en ligne ne reflètent pas toute l’étendue des designs existants. Par conséquent, explorer d’autres sources se révèle être intéressant pour compléter votre recherche avec d’autres résultats datés, fiables, et anciens. Prenons l’exemple d’un bijou, voici quelques pistes à parcourir en complément des outils IA :  

  • Des magazines spécialisés : Dreams, C+ Accessoires, HKTDC Jewellery, l’Officiel Horlogerie et Bijouterie… 

Mais aussi des bases de données documentaires, la presse quotidienne locale et nationale, la presse spécialisée et économique, les catalogues de ventes aux enchères… 

Ainsi, ces axes de recherche permettent de retrouver des modèles oubliés ou absents des registres ou du web. Par ailleurs, dans le cadre d’une recherche d’antériorités, appuyer son analyse sur une source ancienne et incontestable — comme un magazine reconnu — apporte une valeur juridique ajouté au dossier.  

2. Renforcer l’analyse IA grâce à l’expertise humaine 

 Une reconnaissance dans les grandes lignes 

Un design se compose souvent de détails précis qui donne son caractère si particulier : une couture bien placée, un renfort, une forme de semelle de chaussure, un assemblage de matières… Or la reconnaissance visuelle par l’IA reste aujourd’hui principalement centrée sur la forme générale. Elle peine à capter les subtilités qui font la singularité d’un modèle. 

Par ailleurs, certaines images en ligne et certains dépôts anciens ne montrent pas le modèle de manière assez clair pour que l’IA l’identifie correctement (de profil, avec un flou artistique, une photo de mauvaise qualité, un zoom partiel…). Ce qui rend la détection encore plus aléatoire.  

Un regard d’expert et d’humain 

Malgré les progrès constants, aujourd’hui l’œil humain demeure irremplaçable pour identifier les caractéristiques fines d’un design. Bien qu’il soit possible de mettre en place des stratégies pour limiter les risques d’erreurs d’interprétation ou d’omissions. Parmi les astuces possibles : utiliser des photos prises sous différents angles, ajouter des images de modèles similaires, faire un zoom sur un détail…  

Néanmoins, quand l’IA doit être un outil de gain de temps, il peut au contraire devenir chronophage s’il implique trop d’intervention humaine pour le nourrir et pour vérifier l’exactitude de ses résultats. Ainsi, dans ce cas de figure, il peut s’avérer plus efficace d’opter pour un(e) documentaliste expert(e) dans la recherche de design qui plus expérimenté(e), repèrera ce que les algorithmes ignorent, croisera les sources, et possèdera l’expertise nécessaire pour manier l’IA à bon escient.  

3. Protéger la confidentialité des nouveaux designs  

Attention à la confidentialité de votre design  

Si votre design est inédit et n’a pas encore été révélé, il est déconseillé de soumettre un visuel à un outil de reconnaissance accessible en ligne. En effet, selon les conditions d’utilisation du service, votre image peut être stockée et utilisée pour générer d’autres images et se trouver dans les limbes d’internet avant son lancement. Par conséquent, avant toute utilisation, il est donc crucial de lire attentivement la politique de confidentialité des plateformes.  

De nombreux outils payants sont tout à fait conscient de cette confidentialité et font appel à des hébergeurs fiables, renseignez-vous !

Une méthodologie hybride, pour des résultats fiables 

La reconnaissance visuelle par intelligence artificielle est un moyen précieux, qui facilite la recherche de designs en donnant rapidement des résultats. Mais, pour une recherche rigoureuse, l’IA à elle seule n’est pas suffisante. Elle doit être utilisé comme un outil guidé par un regard humain et consciencieux, en toute connaissance des approximations et des limites potentielles.  

Chez Paperz IP, nous mêlons technologie et expertise humaine, afin d’offrir un niveau de qualité et de fiabilité optimal.  

Notre fonds documentaire est lui-même intégré d’une technologie de reconnaissance textuelle appelée ICR (Intelligent Character Recognition) dans nos ouvrages numérisés. Cet outil permet de reconnaitre un mot-clef ou une expression exacte dans nos catalogues, magazines, livres anciens et récents… En quelques clics.   

En veille constante sur les évolutions de l’IA, notre équipe adapte ses pratiques pour rester à la pointe et continuer à vous proposer les meilleurs résultats dans un cadre sécurisé et documenté. Chez Paperz IP, l’IA reste un outil, toujours piloté par nos documentalistes. 

Vous avez un doute sur l’utilisation de l’IA dans une recherche sur un design ?

Contactez-nous, nous serons ravis d’en discuter avec vous.